Basé sur une étude du développement des télécommunications françaises, cet article tente d'éclairer deux questions : d'abord celle du cadre idéologique et politique à donner à la gestion par l'Etat du développement des réseaux. La réponse passe par une lecture du droit administratif à l'issue de laquelle il apparait que les bases actuelles de la justification de l'intervention de l'Etat dans ce domaine sont incertaines : la notion de Service Public impliquerait en effet qu'une demande de réseaux soit préalable à l'intervention de l'Etat. Or il apparait que la puissance publique, principale gestionnaire de l'offre, joue également le rôle moteur dans la formulation de la demande.De ce premier point en découle un second, plus pragmatique : les entreprises publiques n'apprécient ici la demande qu'à travers un système de filtres, dont le fonctionnement conduit à un développement heurté, et donc coûteux, des réseaux. Il serait sans doute utile d'imaginer des "circuits courts" d'appréciation de la demande de réseaux, et pour cela de replacer cette demande au centre des stratégies de ces entreprises.