Que leur objectif consiste en l'amélioration de l'accessibilité au centre-ville ou en une facilitation du trafic automobile de transit, les responsables du transport urbain peuvent envisager parmi l'ensemble des moyens techniques dont ils disposent la mise en souterrain partielle de la voirie, dans les zones les plus centrales de l'agglomération. Cette politique, dont la mise en application commence à se généraliser en France, peut constituer l'un des volets crédibles (ou efficace) d'une régulation des déplacements urbains. Cet article montre, sous l'angle de l'usager, qu'un arbitrage modal (entre voirie souterraine et voirie de surface) établi sur la seule comparaison des coûts généralisés, peut mener, dans un cadre analytique simplifié, à une partition des ménages selon leur niveau de revenu. La « dualisation » de l'offre de transport sous la forme d'une complémentarité entre voirie souterraine payante et voirie de surface gratuite, selon le schéma de Pigou-Knight, permet d'ouvrir des perspectives à court et moyen ternie sur la gestion efficace d'une ressource foncière urbaine, par définition limitée.