Les mutations importantes qu'ont connues les transports urbains dans la décennie 70 (explosion de la mobilité automobile, renouveau des transports collectifs, apparition d'une gestion locale et plus seulement nationale des problèmes de transport) incitent à s'interroger sur leur devenir dans les prochaines années. Cet article propose ainsi non pas une prospective faite de scénarios, mais un ensemble de questions déterminantes qu'un responsable devrait avoir en tête lorsqu'il cherche à envisager l'avenir des systèmes de transport.Les transports urbains sont d'abord conditionnés par l'évolution de leur environnement social à propos duquel la réponse à trois types d'interrogation semble devoir être décisive : la précarisation de l'emploi doit-elle se poursuivre et affecter la mobilité résidentielle ainsi que les pratiques et les dépenses de déplacements? Quels nouveaux éclairages fera apparaître l'évolution de 1'espace urbain? Quel sera le coût de l'énergie?De l'avenir de ces questions, dépendent pour partie le développement de la mobilité et l'usage des divers modes de transport. Mais de nombreuses incertitudes subsistent encore quant à l'essor de la bimotorisation, au statut social de l'automobile, à l'efficacité des réseaux de transport col¬lectif au regard des trajets périphériques et des déplace¬ments domicile-travail, et plus généralement quant aux transferts possibles de l'auto¬mobile sur des modes moins consommateurs de carburant.A cet égard, le rôle des institutions sera essentiel pour éviter que les transports urbains n'évoluent de façon irréversible vers une organisation qui les rendrait extrêmement vulnérables à de fortes contraintes externes : ceci suppose de la part de ces institu¬tions des investissements réalisés à temps, une gestion plus attentive des espaces publics centraux, une unité de réflexion et de décision ren¬forcée au niveau des agglomérations. On débouche ainsi sur une interrogation de caractère politique : savoir si elles en auront les moyens.