Cet article commence par une présentation des structures tarifaires à Paris et en province. Les tarifications en vigueur sont complexes et très diverses. On a tenté une synthèse, notamment en situant le prix moyen du voyage pour différentes catégories de clientèle.On aborde ensuite la construction d'un indicateur de redistribution pour évaluer l'impact social des tarifications. Il a été calculé à partir de dix réseaux, pris comme exemple, pour les principaux types de titre de transport. Il en ressort un classement des tarifs par ordre de progressivité décroissante : la gratuité pour les personnes âgées, les abonnements utilisés pour aller au travail, les mesures en faveur des étudiants et élèves, les tarifs réduits pour familles nombreuses. Une mise de fonds élevée est un frein Important à l'utilisation économiquement rationnelle de la tarification par les usagers les plus modestes.L'enjeu commercial est abordé à partir de calculs d'élasticités de la mobilité en fonction de l'offre et des tarifs. Il en ressort que l'élasticité-prix dépend du niveau de l'offre, principalement pour le motif domicile-travail. Le motif domicile-école semble rigide en fonction des tarifs. Par contre, les motifs non-obligés semblent nettement plus sensibles au prix, surtout pour les personnes âgées.La principale conclusion est qu'il n'y a pas de contradiction majeure entre les objectifs commerciaux et sociaux présidant à l'élaboration de la tarification des transports urbains.