Cet article s’appuie sur les travaux développés par J.M. Fourniau à propos du rapport entre décision-participation-partage du pouvoir. Il interroge la modélisation proposée par cet auteur d’un point de vue théorique, heuristique et empirique. Il montre d’abord que les thèses de J.M. Fourniau empruntent à la fois aux théories Pluraliste et Corporatiste de l’État et traduisent ainsi l’intérêt d’une approche globale en terme de " réseau de politique publique ". Ensuite, la dimension heuristique du modèle est critiquée en regard de son caractère trop agrégé pour fournir un cadre opératoire. Enfin, une analyse empirique menée à partir des revendications liées au TGV dans le Nord-Pas-de-Calais illustre la diversité des oppositions générées par le projet dans leur type, leur durée et leur mode de régulation. Toutes s’inscrivent pourtant dans le cadre d’une " déviance normale " ne remettant jamais en cause le système de valeurs forgé autour de l’infrastructure nouvelle (modernité-ouverture européenne-développement économique).