En matière d’infrastructures routières rapides, les grandes métropoles françaises sont désormais reliées. On a pu justifier jusqu’ici que ces infrastructures participaient du processus de métropolisation en tant que matérialisation de la croissance économique. Le schéma directeur des liaisons à venir traverse des espaces moins denses qualifiés de systèmes productifs locaux (SPL). Cette organisation territoriale de l’activité industrielle témoigne d’une efficacité économique reconnue, fondée sur des externalités technologiques de proximité et organisationnelles. On pose la question de savoir l’effet que produira sur ces systèmes productifs une accessibilité accrue à l’ensemble du territoire. On pose comme hypothèse que, jusqu’ici, l’isolement de ces espaces a joué un rôle protecteur favorable à la diffusion des savoir-faire et des connaissances tacites. On montre alors qu’une prise en compte du rôle du transport dans l’établissement des relations interentreprises au sein des SPL permet de renouveler l’analyse des effets de traversée. Dans cette démarche, on montre que, contrairement à ce que laissait entendre la problématique de la métropolisation du territoire, ces espaces peuvent, sous certaines conditions, résister. On a alors des situations de verrouillage spatial.