La question de l’adaptation des analyses et méthodes de planification en transport urbain pour les villes en développement est examinée dans cet article à travers l’examen critique d’une série d’études menées à Dakar par des bureaux internationaux en 1998 et 1999.Après avoir présenté la situation des transports dans cette ville, où le système artisanal des transports collectifs assurait l’essentiel des déplacements à la fin du XXème siècle, l’article considère successivement trois études menées sur les thèmes suivants :- Organisation des transports collectifs et définition du réseau d’autobus à mettre en concession.- Evaluation des coûts externes du système de transport.- Rentabilité des " micro-entreprises " de minibus, en vue d’un financement de l’achat de véhicules.Pour chacune de ces études des défaillances méthodologiques sont présentées, illustrant le fait que les conclusions souhaitées de ces études ont orienté les options méthodologiques mises en œuvre, sans examen critique minimum. Dans chaque cas la réalité du contexte africain observé aurait dû conduire à des analyses différentes auxquelles les bureaux internationaux ne sont pas préparés, utilisant majoritairement leurs modèles de référence et leurs outils de simulation ou d’évaluation, mis au point à partir de l’expérience du monde développé.L’amélioration de ces approches ne peut passer que par le développement de l’expertise africaine, qui demeure très fragile et ne constitue pas encore un contre-pouvoir suffisant pour réorienter ces approches. Seul un effort de recherche en partenariat permettra de résoudre cette contradiction.