Le développement du trafic automobile en zone urbaine pose aux décideurs publics de redoutables défis : urbains, financiers, environnementaux, mais aussi sociaux et politiques. A ceux-ci, l’économiste répond depuis longtemps par des solutions qui lui semblent simples et évidentes. Les coûts externes de la circulation automobile, et notamment les coûts de congestion, étant dus à la quasi-absence de tarification, c’est cette dernière qu’il faut repenser. Or, contrairement à ce que suggèrent les analyses traditionnelles du problème, la raison économique se heurte à l’ambivalence des objectifs poursuivis par le péage urbain. S’agit-il de financer de nouvelles infrastructures ou plutôt de réduire de façon significative le trafic global ? En abandonnant progressivement le premier objectif, plus adapté au trafic interurbain, l’idée de péage urbain débouche sur des formes inattendues comme la réduction des vitesses et même l’instauration d’un marché des droits à circuler. Cette multiplicité des formes de péage explique largement les hésitations actuelles des politiques de tarification de l’usage des voiries urbaines.