Le retour à plus de mixité fonctionnelle dans nos villes, objectif inoxydable de la planification urbaine, pourrait induire un rapprochement des lieux d’habitat des lieux de travail des ménages et être synonyme de réduction des distances à parcourir en automobile. Si l’idée n’est pas nouvelle, la mesure des réductions de distances que produirait une telle action n’a pourtant que rarement été effectuée en France. Il faut dire que le sujet est sensible et qu’il fait depuis de nombreuses années l’objet de controverses scientifiques. Pour certains, les choix résidentiels des ménages ne sont nullement motivés par la recherche de proximité avec le lieu de travail si bien que toute politique visant à rapprocher les lieux de travail et de résidence serait vaine. Pour d’autres, une offre de logements à prix raisonnables dans certaines zones d’emplois permettrait de réduire la « dépendance à l’automobile », tout en augmentant l’accessibilité à l’emploi de certaines catégories d’actifs. Face à ces divergences, les recherches entreprises interrogent, à partir d’une démarche de simulation, les potentiels de réduction des trafics automobiles que détient la mise en cohérence quantitative et qualitative des zones d’habitat et d’emploi dans la région Île-de-France. Plus précisément, les questions auxquelles nous tentons de répondre sont les suivantes : Quelle quantité de kilomètres-voitures économiserait-on si chaque ménage résidait à moins de x minutes de son lieu de travail ? Dans quelle mesure, le parc de logement actuel en Île-de-France autorise-t-il un tel rapprochement des lieux de résidence et d’emplois ?