Sur le réseau de la voirie urbaine, chaque rue est utilisée plus ou moins fréquemment par les piétons. À un niveau agrégé, la fréquentation piétonnière est en partie dépendante de la configuration spatiale de la voirie. Cette idée du « mouvement naturel », qui est un des concepts-clés de la syntaxe spatiale, est examinée ici en proposant plusieurs types de facteurs structurels supposés explicatifs des flux piétonniers observés : accessibilité métrique, linéarité de la voirie, linéarité des itinéraires, continuité des itinéraires. Sur la base de données d’enquêtes sur les déplacements pédestres dans la ville de Lille, ces facteurs sont représentés par des séries de fréquences théoriques de transit définies à partir des origines et destinations issues des trajets réellement effectués. Les analyses statistiques montrent que la minimisation de la distance métrique est le premier facteur expliquant la distribution des flux piétonniers (60 % de part de variance), et que le degré de linéarité des itinéraires apporte une information d’ordre secondaire mais significative.