Les modèles multimodaux de fret sont traditionnellement basés sur le modèle à quatre étapes dans lequel la génération, la distribution, la répartition modale et l’affectation sont autant de modules séparés. Une approche alternative est de représenter le réseau multimodal par un réseau de service dans lequel chaque opération de transport (chargement, déchargement, transbordement…) est représentée par un « arc virtuel » dédié. Dans un tel réseau, le choix modal et l’affectation peuvent être effectués en une seule étape. Cette approche, adoptée par plusieurs auteurs et connue sous les vocables « super-réseaux » ou « réseaux virtuels », donne des résultats intéressants, mais nécessite la mise en œuvre de méthodes d’affectation appropriées, qui peuvent répartir les flux d’une origine à une destination particulière entre des itinéraires alternatifs.Il s’avère que les techniques d’affectation d'équilibre ne conviennent pas lorsqu’elles sont utilisées sur des réseaux internationaux pour lesquels seules des données agrégées pour la demande sont disponibles. En effet, les solutions obtenues sont très proches d’une affectation « tout ou rien », et n’aboutissent donc pas à une répartition suffisante entre chemins alternatifs. Ceci peut principalement être expliqué par le fait que, dans le trafic interurbain, interrégional ou international, une petite partie du voyage seulement est faite pendant les heures de pointes dans des zones congestionnées. De plus, les données de demande collectées sur de grandes zones sont souvent disponibles uniquement sur base annuelle, rendant difficile une estimation fine pour une période donnée du jour. C’est dans ce contexte que cet article décrit une technique d’affectation multi-flux qui peut être appliquée sur de grands réseaux virtuels de transport de fret. L’article se termine avec une application de la méthode au réseau transeuropéen.