L'article interroge la notion de fluidité pour qualifier les interactions entre transport et aménagement de l'espace au Maroc. Il aborde en particulier le sujet de la construction de lignes à grande vitesse au Maroc, et propose une lecture de l'insertion urbaine d'un projet de rénovation de gare à Rabat. Pour ce faire, l'auteur se positionne au croisement des champs de la géographie urbaine, de l'aménagement et des politiques publiques et mobilise deux méthodes de recherche, l'analyse des discours publics et l'étude des docu¬ments de planification. L'article débute par une réflexion théorique sur la fluidité réticulaire, en vue de dégager une typologie des différents registres de justification politique de la grande vitesse dans ce pays. Par la suite, l'étude de la future gare Agdal à Rabat révèle comment la fluidité opère à la fois sur le plan spatial, avec la valorisation de la mobilité urbaine, et sur le plan des stratégies urbaines, en flexibilisant en même temps le mouvement des passagers et le processus capitalistique de production urbaine.