Ce travail présente un modèle d’analyse de la gouvernance portuaire considérant que la capacité des acteurs à adopter des comportements coopératifs constitue l’élément moteur du développement. Il se concentre sur les ports moyens européens ; une quinzaine de cas ont été étudiés (plus de 80 entretiens réalisés). Toutefois, si ce matériau riche permet de comparer la gouvernance de deux, voire trois ports, la finesse des relations mises en lumière complexifie considérablement la comparaison au sein d’un ensemble plus important. Aussi cet article propose un traitement semi-automatique participant à pallier cette difficulté au moyen d’un modèle informatique basé sur la théorie des graphes. Il s’agit de modéliser un système en se basant sur les relations entre les entités du système. Ainsi, les relations entre acteurs ont été analysées afin de créer des typologies et d’envisager à terme des modèles types de gouvernance. Afin de territorialiser le propos, six cas emblématiques ont été retenus sur les quinze : Le Havre, Nantes-Saint Nazaire, Dunkerque (France), Gdynia (Pologne), Klaipėda (Lituanie), Hamina-Kotka (Finlande).Tous ces environnements portuaires modélisés selon un même format (i.e. un graphe) donnent lieu à l’application d’un certain nombre de métriques permettant de les comparer. Deux principales métriques ont été présentées à titre illustratif dans le cadre de cet article : la “Densité” et la “S_metric”. Elles ont été couplées à d’autres indicateurs (distribution des degrés et nombre de hubs par port) qui ont permis de mesurer l’intensité des relations, la répartition de cette intensité entre les acteurs, d’identifier les acteurs majeurs ou peu influents.