La réorganisation des flux transforme les espaces, redéfinit leurs agencements et leurs hiérarchies. Au croisement des processus économiques et mais aussi de son encadrement politique, la logistique apparaît désormais comme un enjeu central d’aménagement.
La stratégie chinoise One Belt One Road (OBOR) a été lancée en septembre 2013 par Xi Jinping. Il s’agit d’une stratégie globale de développement d’infrastructures, notamment de transport, et de coopérations. Elle concerne aussi bien les voies terrestres (routes et fer) que les voies maritimes par la connexion de ports depuis l’Asie jusqu’à l’Europe en passant par l’Afrique. Dotée d’un budget de plus de 1 400 milliards de dollars, elle est l’une des plus importantes stratégies initiées à l’échelle mondiale. L’objet de cet article, écrit en 2018, est d’abord de caractériser cette stratégie, depuis ses fondements jusqu’aux modalités de sa mise en acte. Il s’agit ensuite d’en proposer une interprétation fondée sur une lecture braudélienne en termes d’économie-monde et de posture hégémonique conduisant à l’émergence de nouvelles global value chains asiatiques.
Le positionnement des États au sein des global value chains est devenu un enjeu majeur de compétitivité. La logistique et le transport constituent, dans ce cadre, de véritables leviers d’action stratégique des États. Au regard de ces enjeux, l’article propose de dresser un bilan de la stratégie logistique nationale, France Logistique 2025, dont la feuille de route a été présentée en mars 2016. Au-delà d’en déconstruire le contenu et le processus, l’objectif est ici d’enrichir aussi la réflexion sur le rôle et les missions de l’État-stratège dans la définition et le déploiement d’une politique par nature transversale aux secteurs d’activité et aux territoires.
Cet article tente d’identifier les facteurs d’ancrage des activités de bioéconomie en émergence sur certains territoires, à partir d’une lecture des contraintes logistiques de ce secteur qui génère des flux importants en amont. Il est fondé sur une identification des facteurs de localisation des industries qui utilisent la biomasse, une comparaison des flux logistiques entre les voies pétrochimie et bioéconomie, et l’analyse de trois cas d’entreprises : l’une restée ancrée après avoir été rachetée, l’autre rapidement délocalisée, la troisième récemment implantée. Il en résulte une proposition du rôle de la gouvernance logistique pouvant contribuer à l’ancrage de telles activités fortement concurrencées à l’international, dépendantes des fluctuations des cours des matières et de réglementations internationales peu uniformisées.